Pourquoi cette réaction excessive ?
La remarque ne m'était pas destinée, enfin... pas directement....
Oui, mais voilà : je me suis senti visé, mis en cause, critiqué, humilié... injustement !
Dans de tels cas, on se défend comme on peut.
Parfois, c'est la grosse contre-attaque : on se fâche, on critique l'autre. Non, mais... pour qui il/elle se prend ? C'est la salve de reproches. On lui balance tous ses défauts, ses erreurs, ses faiblesses, ses manques, même les plus anciens. On cherche à toucher là où ça fait le plus mal. Pas par cruauté, mais pour se protéger.
Ou alors, c'est le repli sur soi, la tristesse, l'abattement, le découragement. On rumine nos "erreurs". J'aurais pas dû faire / dire ça, c'est évident. La honte et la culpabilité nous envahissent et poursuivent leur oeuvre destructrice.
Pourquoi réagit-on parfois si fort aux remarques qu'on nous adresse de manière explicite ou à celles que nous croyons percevoir, alors que nous restons insensibles à d'autres ? Tout dépend des croyances que nous avons à propos de nous-même. Démonstration...
Nos croyances nous influencent
Si je vous dis que je vous trouve moche avec vos cheveux verts, alors qu'ils sont d'un roux flamboyant, vous me regarderez avec étonnement, un sourire perplexe aux lèvres. L'opinion que je porte sur vous ne vous atteint pas, car vous savez pertinemment que vos cheveux ne sont pas verts.
Mais si je prétends que vous avez un regard stupide, vous allez peut-être commencer à vous sentir visé·e, à douter, à ressentir une gêne, de la honte ou de la colère... Pourquoi, dans ce cas-ci, êtes-vous plus sensible à mon affirmation ? Prenez un instant pour vous poser la question, avant de poursuivre la lecture de cet article.
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Avez-vous trouvé une piste intéressante ?
Lorsque je pose la question à des personnes que j'accompagne en coaching ou en atelier, elles prennent conscience des doutes qu'elles ont à propos d'elles-mêmes. Elles sont touchées par la remarque, parce que celle-ci entre en résonance avec ce qu'elles pensent elles-mêmes, sans se l'avouer.
Au fond d'elles réside la croyance qu'elles sont stupides ou, tout au moins, peu intelligentes. Et elles font tout ce qu'elles peuvent, souvent depuis de très longues années, pour éviter que cela se voie, redoutant à chaque instant, que leur imposture soit démasquée.
Il suffit d'une remarque, même déplacée ou injustifiée
Il suffit d'une remarque, même déplacée ou injustifiée, pour éveiller leur terreur que leur stupidité soit révélée au monde entier. Face à ce risque, il leur faut à tout prix sauver les apparences. C'est le branle-bas de combat ! Tout le monde sur le pont. "Je ne suis pas stupide ; c'est toi qui l'es !". Le conflit s'enflamme, la relation s'envenime.
Les jugements négatifs que l'on porte sur soi nous causent des préjudices terribles. Ils capturent notre attention et la détournent pour la mettre au service d'une protection permanente de notre image sociale. Vigilance maximale ! Difficile, dans de telles conditions de s'affirmer avec force et sérénité, d'être pleinement soi et en relation avec les autres.
Stoppons ce mécanisme destructeur !
Il est temps de mettre fin à nos autocritiques destructrices et de les remplacer par une auto-bienveillance soutenante. La démarche n'est pas habituelle, mais les bénéfices sont importants. J'oserais même dire essentiels.
Pour en savoir plus sur les approches qui vous aident à avancer en ce sens, comme le nouveau yoga mental, suivez mes conférences, et mes articles. Vous y trouverez des ressources précieuses.
A votre disposition pour en parler.
Bonne route !
Pierre
Photo Brooke Lark / Unsplash