Avec l'autodétermination, retrouvez une motivation à toute épreuve
Votre motivation vous semble en berne ? Vous n’avez pas encore eu assez de temps pour vous reposer, de prendre des vacances ou bien elles sont (déjà!) finies et vous vous sentez un peu à plat. C’est d’autant plus râlant que vous observez du coin de l’œil cette personne toujours aussi constructive et souriante. On dirait presque qu’elle vous nargue avec sa mine réjouie alors que vous commencez déjà à perdre votre bronzage. Sa motivation semble être comme une seconde peau. Elle déborde d’énergie, et son dynamisme en devient presque agaçant.
Bon sang, comment fait-elle ?
Mais oui, on connait tous cette personne - celle qui ne relâche jamais la pression, quand nous, on peut facilement laisser tomber les bras. Notre machine à rumination se met alors en route : “Pourquoi est-ce que je fais ce boulot ? Pourquoi est-ce que je devrai accomplir ce travail ? Pourquoi est-ce que je m’évertue à faire ceci plutôt que cela ?” Et après les ruminations vient la lassitude: “J’en ai marre, j’en peux plus”.
Comment faire pour que notre motivation soit à toute épreuve ?
Pour trouver le comment, il est importe de comprendre d’abord le pourquoi. La théorie de l’autodétermination (Deci and Ryan) nous éclaire à ce sujet, et nous apporte ainsi quelques clés bien utiles. Selon ces chercheurs, la différence entre les personnes très motivées et celles qui le sont moins provient de l’origine de leur motivation. Ils en ont identifié deux formes principales : les motivations autodéterminées (ou intrinsèques) et les autres (extrinsèques).
Motivation autodéterminée ou pas ?
Une motivation est dite autodéterminée quand l’activité est réalisée spontanément. On fait quelque chose, on agit, on travaille, pour une raison qui fait sens pour nous, et qui est posée selon un choix délibéré, dénué de pression extérieure. L’activité est un plaisir, un accomplissement - comme le fait de rédiger cet article, par exemple 😉 Tandis qu’on appelle non-autodéterminées des motivations externes. Par exemple, quand on se lance dans une activité ou un travail, parce qu’on y est forcé, incité par des contraintes matérielles ou par la culpabilité. Cela peut être aussi pour obtenir un résultat comme de l’argent (ou la fortune), ou pour se valoriser par rapport aux autres. Le plaisir ou la satisfaction ne viennent pas de l’action elle-même mais du résultat de l’action. Dans ces cas, notre motivation est beaucoup plus fragile et risque de décroître plus vite, surtout si les résultats se font attendre.
Il existe bien sûr différents degrés entre ses deux formes de motivation - les choses ne sont pas binaires. Et si jusqu'ici, c’est relativement simple, les choses se sophistiquent légèrement.
Les trois "catalyseurs de motivation"
Dans le cadre de leur théorie, Deci et Ryan postulent l’existence de trois catalyseurs à notre motivation autodéterminée : la maîtrise (ou compétence), l’autonomie et les relations sociales (ou proximité sociale).
- La maîtrise est définie comme notre besoin à pouvoir interagir efficacement avec l’environnement en exerçant et développant nos capacités. Celles-ci s’expriment à travers nos actions. On est satisfait de pouvoir les mettre à l’œuvre tout en se sentant suffisamment compétent ou capable face à la tâche qui nous incombe.
- L’autonomie est définie comme notre besoin d’être à la source de notre propre comportement, de pouvoir nous auto-gérer. Personne n’aime se sentir trop bridé dans son travail. Il nous faut un minimum d’espace d’auto-gestion, de liberté de choix et d'action. Cette autonomie nous fait nous sentir plus responsables et c’est au cœur de la motivation de tout un chacun.
- Les relations sociales reflêtent notre besoin d’être entourés, connectés. Notre environnement social joue un rôle crucial pour garder le moral et donc notre motivation. Ce besoin de proximité sociale nous conduit à favoriser de bonnes relations, notamment au travail. Nous sommes alors motivés à nous investir plus généreusement et durablement.
Comment tirer parti de tout cela ?
Pour retrouver nos sources premières de motivation autodéterminée, observons nos propres catalyseurs. Quelle place ont-ils dans notre activité, dans notre travail, dans notre vie ? Posons-nous de bonnes questions. Par exemple :
Dans quelle mesure est-ce que je me sens compétent·e pour remplir cette tâche ? Puis-je y exercer pleinement mes capacités et même les développer ?
Dans quelle mesure est-ce que je me sens autonome ? Et en particulier, ma liberté d’action est-elle suffisante par rapport à mon niveau de responsabilité ?
Et enfin, dans quelle mesure mon environnement social m’est-il favorable ? Est-ce que je me sens soutenu·e et épanoui·e avec les autres ?
Les points-clés à retenir
Dès lors, pour retrouver notre pleine motivation, rappelons-nous de ces points-clés :
- Notre motivation dépend du type d’objectifs que nous nous donnons et du contexte dans lequel ils sont à accomplir. Appuyez-vous notamment sur ces 8 clés pour booster votre motivation.
- Nos motivations auto-déterminées sont beaucoup plus solides que les autres.
- Il importe que nos objectifs soient concrets et que nous nous sentions capables d’accomplir ce qui est nécessaire pour les atteindre.
- Il convient aussi qu’ils fassent appel à la fois à notre autonomie, à nos compétences, et que nous nous sentions, d’une façon ou d’une autre, soutenus dans notre démarche.
- Enfin, il importe que nos objectifs et nos actions aient du sens pour nous. C'est ce que nous partageons avec vous dans cet article (à ne pas manquer si vous ne l'avez pas encore lu).
Allez hop c’est parti pour l’autodétermination 😉 Et que la force soit avec vous...
Pierre
Photo : Joshua Earle - Unsplash